mardi 4 décembre 2012

Les salariés dans le « saint des saints »


C’est le titre de l’excellent article publié dans Paris-Match du 29 novembre dernier  dans lequel Anne-Marie LECHEVALLIER  traite de la possibilité pour les salariés de siéger au conseil d’administration de leur entreprise.

Ce sujet est particulièrement d’actualité depuis la publication du rapport de Louis GALLOIS sur la compétitivité qui préconise, entre autres, la présence de quatre salariés au sein des conseils d’administration des entreprises.
Cette mesure n’est pas totalement nouvelle puisque une loi de 1983 l’obligeait déjà dans les entreprises publiques et que seize des quarante entreprises du CAC 40 ont déjà choisi d’avoir des administrateurs salariés dans leur conseil d’administration ;  mais là, çà deviendrait obligatoire de par la loi.

Le premier Ministre Jean-Marc AYRAULT a eu la bonne idée de retenir cette préconisation dans son pacte de compétitivité en imposant non pas quatre – comme le disait le rapport GALLLOIS – mais deux salariés et pour les entreprises de plus de 5 000 personnes. On peut cependant saluer cette décision comme un très petit pas mais dans une bonne direction, celle de l’égalité de pouvoir entre les actionnaires et les salariés dans les entreprises.

Pierre-Yves GOMEZ – Directeur de l’Institut français du gouvernement des entreprises – cité dans cet article, constate que « alors que la droite promeut l’actionnariat salarié, la gauche propose aux salariés de se réapproprier le pouvoir ». Le « réapproprier » me semble de trop parce que, à ma connaissance, les salariés n’ont jamais eu le pouvoir dans l’entreprise !

Ce qui a inspiré Louis GALLOIS et Jean-Marc AYRAULT, c’est peut-être le constat fait par tous  de la différence entre les entreprises françaises et les entreprises allemandes dans lesquelles les salariés sont beaucoup plus impliqués dans la performances économique de l’entreprise et par là-même prêts à faire les efforts nécessaires, grâce entre autres, à la cogestion (cf. billet n°35 de ce blog )

Le moins qu’on puisse dire est que cette mesure, par sa timidité (les salariés ne sont qu’alibi),  n’atteint pas son but d’un meilleur partenariat entre les actionnaires et les salariés. Anne-Marie CHEVALLIER rappelle le moment où six administrateurs salariés chez Aéroport de Paris ont claqué la porte du conseil d’administration faute de pouvoir peser sur les votes.

Quand comprendrons-nous que les salariés doivent avoir un véritable pouvoir de décision dans l’ entreprise ? (cf. billet n° 1 de ce blog). François CHEREQUE a peut-être raison lorsqu’il nous dit que « la France n’est pas assez mûre pour la codétermination ». A nous de le faire mentir !

Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...