mardi 27 septembre 2011

Le désamour des salariés



« Le Parisien » du 27 septembre 2011 publie une étude (1) dans laquelle il ressort qu’un tiers des salariés veulent quitter leur entreprise. Cela paraît d’autant plus étonnant que dans une période de crise les gens sont plutôt frileux : sachant ce qu’ils ont sans savoir ce qu’ils auront, ils hésitent à changer d’entreprise.

Ce sondage fait aussi apparaître que 57% des personnes sont bien dans leur job (contre 72% en 2007). « C’est une baisse très significative » souligne Eric Sarrazin responsable Talent Management chez Mercer. Pour lui, une des causes « c’est que les salariés ont l’impression d’avoir perdu en autonomie, qu’ils disposent de moins de marges de manœuvre au travail, ce qui a évidemment un impact sur l’intérêt de leur activité ».

Ce sondage confirme également le divorce entre les entreprises et les citoyens.

Raison de plus pour que nos candidats à la présidentielle aient un discours sur l’Entreprise et qu’ils prennent et fassent prendre conscience que c’est par la réforme de l’Entreprise et du management qu’on peut réconcilier l’homme et l’Entreprise.

(1) une étude « What’s Working » menée auprès de 2000 salariés en France de tous niveaux, tous métiers au sein d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles

mercredi 21 septembre 2011

Les primaires socialistes…désespérant


Ce vendredi 15 septembre 2011, dans le cadre de l’émission « des paroles et des actes »  David Pujadas a animé le premier débat télévisé des primaires du parti socialiste. Ce débat était prometteur et a tenu toutes ses promesses : France 2 a fait un record d’audience ! Chaque candidat a pu dans un premier temps expliquer le sens de sa candidature, ensuite présenter son programme en dix minutes et finalement débattre avec tous ses partenaires avant de donner un mot de conclusion. Chacun a répondu aux questions de Fabien Namias de France 2 et de Françoise Fressoz du journal Le Monde.

Voici leurs propositions phares.
Arnaud Montebourg a été le plus « révolutionnaire » en prônant la dé-mondialisation financière, la mise sous tutelle de toute la finance (à commencer par les banques) ; il a proposé l’interdiction de la spéculation et une taxation à 1% de toutes les opérations financières de la zone euro.
Jean-Michel Baylet a été plutôt original en récusant le programme socialiste ; il a prôné l’allègement des charges sociales des PME et une gouvernance économique de l’Europe, en somme une Europe fédérale.
Ségolène Royal a parlé de mutation écologique, de la rentrée de l’Etat au capital de toutes les banques et d’interdire les banques de spéculer sur les dettes de l’Etat. Elle mise beaucoup sur la croissance verte.
François Hollande a mis en avant son contrat générations (un jeune et un senior avec allègement de charges pour l’entreprise) et a promis la création de 60 000 postes sur cinq ans dans l’Education Nationale.
Pour Manuel Valls  la priorité c’est la diminution de la dette ; il a proposé une augmentation de la TVA de 2% qui deviendra une TVA sociale sauf sur les produits de première nécessité ; il a  aussi évoqué un contrat d’immigration par métier.
La priorité de Martine Aubry  est « l’emploi, l’emploi, l’emploi » surtout pour les jeunes, promettant 300 000 emplois jeunes. Obligation pour les entreprises de prendre les jeunes diplômés directement en CDI et non plus en stage. Elle a également parlé de croissance verte.
Tous ont parlé de la réforme de la fiscalité et de la suppression des niches fiscales. Tous ont aussi parlé de la séparation des activités bancaires de dépôt et de spéculation.

On ne peut qu’être d’accord sur toutes ces propositions qui sont légitimes voire banales… Mais répondent-elles vraiment aux attentes des salariés ? Lorsque dans sa conclusion Arnaud Montebourg parle de la dame rencontrée il y a trois ans qui lui a expliqué tous ses problèmes (souffrance au travail, salaire de misère, emploi précaire..), il lui a dit qu’il n’avait pas la réponse et aujourd’hui il prétend l’avoir ! Non, il ne l’a pas ! Pour l’avoir, il aurait fallu qu’il parle – et tous ses concurrents avec lui – de la réforme de l’entreprise ; qu’il parle de ce déséquilibre indécent entre le pouvoir des actionnaires et le pouvoir des salariés qui ne sont que des pions dans l’entreprise. Aucun candidat n’a remis en cause le pouvoir des actionnaires même si tous ont dénoncé le pouvoir de la finance. Ils ont peut-être oublié que le pouvoir de la finance s’exerce d’abord dans l’entreprise. Il n’ont parlé ni de délocalisations abusives, ni de licenciements abusifs…Tous les candidats – et je reprends l’expression d’Arnaud Montebourg – « se font les gestionnaires d’un cadre hérité du passé ou fabriqué par l’autre ».

Sachons innover ! Mettons en place la démocratie dans l’entreprise (cf. billet n° 1). L’entreprise est la cellule de base de l’économie et la réforme de notre système économique passera par la réforme de l’entreprise.
On peut alors se demander pourquoi des candidats de gauche ne peuvent pas promouvoir une nouvelle forme d’entreprise :
Seraient-ils eux-même formatés par un système comme c’était le cas au moment de l’esclavage ?
Manqueraient-ils d’imagination ?
Manqueraient-ils de courage de peur de déplaire à une partie de l’électorat ?
Je vous invite tous, vous qui lirez ce billet de blog, à en faire part à nos hommes politiques…

 

jeudi 15 septembre 2011

Si tous les croyants du monde...

Si tous les croyants du monde – chrétiens, musulmans, bouddhistes, juifs... - comprenaient qu'à travers les dogmes et les rites différents c'est le même Dieu que nous adorons...
Si tous les croyants du monde comprenaient que religion rime avec paix, tolérance, respect, amour...
Si tous les croyants du monde comprenaient que vivre sa foi c'est avant tout être solidaire de celui qui nous est différent...
Si tous les croyants du monde comprenaient que le créateur a déposé  son étincelle divine en tout homme, quelles que soient la couleur de sa peau, ses origines, ses convictions...
Si tous les croyants du monde comprenaient que la plus belle des prières est le don de soi aux autres...
Si tous les croyants du monde comprenaient comme l'a dit Saint Exupéry que chacun est responsable de tous et que l'enfant qui meurt de faim c'est aussi notre responsabilité…
Si tous les croyants du monde comprenaient que nous ne sommes propriétaires de rien en ce monde mais seulement locataires..
Si tous les croyants du monde comprenaient que notre plus grand ennemi  nous est intérieur et que c'est notre égoïsme....
Si tous les croyants du monde allaient à l'essentiel de leur croyance...
Alors, tous les croyants du monde s'uniraient pour établir un monde de paix, de respect, d'unité....
Quelle formidable force politique nous serions pour l'avènement d'un monde équitable !
Quelle force nous représenterions pour combattre tous les dictateurs et ambitieux du pouvoir et de l'argent !
Alors, il ne serait plus besoin de parler de refondation du capitalisme parce que le capitalisme que nous vivrions serait à visage humain.

jeudi 8 septembre 2011

Niches fiscales et cumul des mandats


Pas de lien entre ces deux sujets sinon qu'ils ont une connotation politique.
Les niches fiscales sont aujourd'hui d'actualité par la polémique que suscite la suppression de certaines d'entre elles pour réduire le déficit du budget de la France.
Le cumul des mandats revient régulièrement sur le tapis à l'approche d'une élection.
Sur les deux sujets la classe politique est divisée aussi bien à droite qu'à gauche.

On appelle niche fiscale un avantage qui est donné à une certaine catégorie de citoyens soit pour « booster » l'investissement, soit pour créer des emplois, soit pour inviter les personnes à investir dans les énergies propres, etc.
Le problème, c'est qu'à un moment donné, certaines de ces niches fiscales n'ont plus lieu d'être et deviennent des privilèges abusifs pour ceux qui en bénéficient sans aucune contrepartie pour l'Etat. Mais dans chaque niche se cache un groupe d'intérêt qu'on appelle « lobby » prêt à mordre. Une niche fiscale est considérée comme un avantage acquis sur lequel on ne revient pas.
Un rapport piloté par l'inspection des Finances a examiné 538 mesures dérogatoires représentant près de 104 milliards d'euros. Verdict : la moitié de ces dépenses ne sont pas efficaces (cf. Le Figaro Economie du 29.O8.11). Politiquement, il est en effet difficile de les supprimer sans se couper des électeurs... Alors, pourquoi les niches fiscales ne seraient-elles pas systématiquement des niches à durée déterminée (NDD) ? La prime à la casse auto en est un excellent exemple. Cela aurait l'avantage de la souplesse et de dédramatiser politiquement leur suppression. Un gouvernement de droite ou de gauche ne les traînerait pas comme un boulet. Une idée simple mais efficace.

Le cumul des mandats est aussi sujet à polémique. On voit couramment un maire être à la fois président de région et député ; est-ce un avantage ou pas ? Certains pensent que c'est une chance qu'un homme puisse faire profiter de son talent et de ses relations à sa ville, sa région, son pays... D'autres ne voient dans le cumul des mandats qu'une appropriation malsaine du pouvoir à seule motivation financière. Un moyen simple de résoudre le problème serait de faire qu'une personne occupant plusieurs postes ne soit rémunérée qu'au poste le plus important qu'elle occupe. Cela éviterait toute suspicion sur ses motivations profondes et aurait l'avantage de promouvoir des hommes politiques dévoués, tout acquis au bien public et sans ambitions personnelles. C'est une idée toute simple mais pleine de bon sens que je dois à Serge BENOIT, l'un de mes cousins, que je remercie.

La refondation du capitalisme passe aussi par une gestion saine de l'Etat et par la promotion d'hommes dévoués à l'intérêt public.

jeudi 1 septembre 2011

« Taxez-nous »

Non, ce n'est pas la nuit du 04 août 1789, mais pas loin !
Sous le titre « Taxez-nous », le nouvel Observateur du 25.08.11 fait état d'un appel de seize patrons français – et non des moindres – qui ont signé un manifeste demandant à être associés financièrement au redressement de la dette de la France. Le message est sans ambiguïté : « Nous, présidents ou dirigeants d'entreprises, hommes ou femmes d'affaires, financiers, professionnels ou citoyens fortunés, souhaitons l'instauration d'une « contribution exceptionnelle » qui toucherait les contribuables français les plus favorisés. Cette contribution serait calculée dans des proportions raisonnables, dans le souci d'éviter les effets économiques indésirables tels que la fuite des capitaux ou l'accroissement de l'évasion fiscale.
Nous sommes conscients d'avoir pleinement bénéficié d'un modèle français et d'un environnement européen auxquels nous sommes attachés et que nous souhaitons contribuer à préserver. Cette contribution n'est pas une solution en soi : elle doit s'inscrire dans un effort plus global de réforme, tant sur les dépenses que sur les recettes. Au moment où le déficit des finances publiques et les perspectives d 'aggravation de la dette de l'Etat menace l'avenir de la France et de l'Europe, au moment où le gouvernement demande à tous un effort de solidarité, il nous semble nécessaire d'y contribuer ».

Jean-Paul AGON PDG de L'Oréal
Liliane BETTENCOURT actionnaire de L'Oréal
Antoine FREROT PDG de Véolia Environnement
Denis HENNEQUIN PDG d'Accor
Marc LEDREIT DE LACHARRIERE Président de Fimalac
Maurice LEVY PDG de Publicis (à l'origine de cet appel)
Christophe de MARGERIE PDG de Total
Frédéric OUDEA PDG de la Société Générale
Claude PERDRIEL Président du Conseil de Surveillance du Nouvel Observateur
Jean PEYRELEVADE Président de Léonardo & Co France
Franck RIBOUD PDG de Danone
Stéphane RICHARD PDG d'Orange
Louis SCHWEITZER Président de Volvo et d'Astra Zeneca
Marc SIMONCINI Président de Meetic
Jean-Cyril SPINETTA Président d'Air France-KLM
Philippe VARIN Président du directoire de PSA Peugeot Citroën

Quelles conclusions tirer de cette démarche hors du commun ?
D'abord , comme l'a dit en son temps VGE, que la gauche n'a pas le monopole du coeur ! On peut être de droite et avoir le souci de la solidarité.
Ensuite que ces patrons ont conscience d'être des privilégiés dans leurs talents, leurs fonctions et financièrement.
Enfin qu'ils sentent, consciemment ou inconsciemment, que notre système économique est sans pitié et quelque part injuste.
On ne peut que les saluer eux qui ont eu le courage de prendre le risque de se marginaliser voire de se désolidariser des autres patrons et recevoir leurs critiques.
Mais ont-ils conscience qu'ils sont les capitaines d'une guerre qu'on appelle économique ?
Sont-ils conscients que en tant que capitaines ils ont en main le destin économique de milliers de personnes qui elles, ne veulent pas spécialement cette guerre ? Sont-ils conscients que cette guerre fait aussi des morts au sens propre comme au figuré, provoque des drames et, comme toute guerre, sème aussi le malheur ?
Sont-ils conscients qu'ils alimentent cette guerre par leurs décisions quotidiennes ?
Sont-ils conscients qu'à travers de faux alibis (conquête de marché, pérennité de l'entreprise...) c'est souvent leur ambition sans limite de pouvoir, de reconnaissance et de possession qui est leur vrai moteur ?
Ces patrons pourront-ils un jour comprendre qu'il faut mette un terme à cette guerre stupide et qu'en toute chose l'homme est une finalité ?

En effet, ce n'est pas l'homme qui est fait pour l'entreprise, c'est l'entreprise qui est faite pour l'homme ; l'argent n'est pas une finalité en soi mais un outil, un moyen, une sanction. Cette société de consommation à tout crin n'est que leurre et le bonheur réside non pas dans l'avoir mais dans l'être.





Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...