mardi 31 mai 2011

« Chacun est seul responsable de tous » Saint-Exupéry dans "Pilote de guerre" 1942


Cette citation, Nicolas Sarkozy a dû l’oublier lorsque dans une conférence de presse à l’issue du G8 un journaliste lui a demandé si l’affaire DSK n’entachait pas le prestige de la France. Il a répondu « je ne savais pas que Monsieur Strauss Kahn représentait la France. Il était à la tête du FMI ». Cette réponse est plutôt surprenante de la part d’un chef d’Etat dont le devoir est de faire passer le message que la réussite collective est liée à la réussite de chacun.
Contrairement à ce qu’a dit notre Président, le comportement de chaque français – fut-il simple citoyen lambda et a fortiori lorsqu’il est connu et occupe un poste important - participe en bien ou en mal à l’image de la France. Oublier cette réalité c’est oublier que chacun est responsable de tous et que nos manquements à la civilité participent aux dysfonctionnements de la société. Oublier cette réalité c’est encourager l’égoïsme, l’individualisme et l’irresponsabilité.
Ne pas se sentir responsable de tous explique toutes les dérives : celle de celui qui ne va pas respecter la limitation de vitesse, ou de celui qui refuse de faire le tri sélectif en pensant que c’est bon pour les autres, ou même de celui qui va tricher dans sa déclaration de revenus, etc.
C’est certainement cet état d’esprit qui a prévalu au G8 et qui fait que les huit premières puissances économiques mondiales n’ont pas du tout abordé le problème de la pauvreté dans le monde et encore moins le problème de la pauvreté dans leurs pays respectifs… Si la goutte d’eau refuse d’être une goutte d’eau il ne peut y avoir d’océan ; si le grain de sable refuse d’être un grain de sable il ne peut y avoir de désert ; et si chaque français refuse d’assumer sa responsabilité en tant que tel, il ne pourra y avoir une France respectable et respectée.
Alors, qu’aurait dû dire notre Président questionné sur les dérives de DSK portant atteinte à l’image de la France ? Il aurait peut-être dû répondre : oui, c’est vrai ! Les faits et gestes des uns et des autres peuvent porter atteinte à l’image de la France et en la matière à l’image de ses responsables politiques. C’est la raison pour laquelle je leur demande d’être bien sûr compétents mais aussi de poser des actes moraux ou éthiques.
Cette notion de responsabilité est importante ; dans notre cercle familial ou social mais aussi dans l’entreprise ; c’est dans la mesure ou chacun des salariés aura conscience de sa responsabilité pour la bonne marche de l’entreprise – et ceci quel que soit son poste - que la qualité et la performance seront au rendez-vous ; et il aura d’autant plus ce sentiment d’appartenance et de responsabilité qu’il sera impliqué dans sa marche.
Une invitation pour les hommes politiques à instaurer la démocratie dans l’entreprise.





lundi 23 mai 2011

La Valeur d’Exemplarité

Sans présumer de la décision du tribunal américain concernant cette lamentable affaire de DSK et encore moins sans porter un jugement sur sa part de responsabilité, cet événement nous questionne sur la valeur d’exemplarité. Que ce soit pour une mère ou un père de famille, un responsable associatif, un élu ou un chef d’entreprise… l’exemplarité est hyper importante et pour deux raisons.

Le mimétisme : qu’on soit enfant, adolescent ou adulte on a tendance à prendre pour modèle ce qui est dessus de nous. On ne pourra jamais imaginer les dégâts psychologiques chez les jeunes et les moins jeunes faits par le coup de boule de Zidane sur Materazzi en juillet 2006 lors de la finale de la coupe du monde de football. Ce que l’on se permet au plus haut niveau banalise le comportement des niveaux inférieurs. Beaucoup de chefs d’entreprise sont loin de comprendre qu’il est difficile de demander à un salarié un effort - financier ou de travail – si eux-mêmes ne font pas le même effort.

La deuxième raison pour laquelle la valeur d’exemplarité est importante c’est qu’elle permet une meilleure adhésion à sa personne de ceux dont on est responsable. Un père de famille honnête qui a le souci de ses enfants, de sa famille, a plus de chance d’avoir leur adhésion que celui qui ne pense qu’ à lui. Pour un chef d’entreprise un comportement honnête et loyal, suscitera respect et adhésion. La valeur d’exemplarité va aussi de pair avec la simplicité et l’humilité. Un homme politique qui est en permanence dans le « bling-bling » va créer une distance supplémentaire entre ses électeurs et lui. Si tous nos responsables : hommes politiques , chefs d’entreprise … avaient conscience de cette valeur d’exemplarité, ils seraient certainement moins décriés et plus respectés.





mercredi 18 mai 2011

Yoplait ou la banalisation de la dictature financière

Yoplait était à vendre. Le fonds d’investissement PAI partners (Parisbas Affaires Industrielles) avait mis en vente sa participation de 50% . Neuf prétendants se sont mis sur les rangs ; trois fonds d’investissement (Bains Capital, Lyon Capital et Axa Private Equity), le mexicain Lala, le chinois Bright Food, l’américain General Mills, le suisse Nestlé, les français Bel et Lactalis. Finalement, c’est l’américain General Mills (6ème groupe alimentaire mondial) qui a racheté pour 800 millions d’euros 51% du numéro 2 mondial du yaourt. Sodiaal (ou le Groupe Yoplait) cédant 1% supplémentaire pour que General Mills devienne majoritaire.

Mais qu’en pensent les 1300 salariés du groupe Yoplait ? Ont-ils des garanties sur les salaires, sur les conditions de travail, sur la pérennité des trois sites (Monéteau dans l’Yonne, Vienne dans l’Isère, Le Mans dans la Sarthe) ? Pourquoi n’ont-ils pas eu leur mot à dire ? Ne risque-ton pas de voir ce qui s’est passé à Marseille pour Lipton où malgré des bénéfices Unilever a fermé le site et mis 300 personnes au chômage ?

A travers cet exemple on mesure encore une fois les bienfaits que la démocratie dans l’entreprise aurait pu apporter dans cette transaction ; les hommes ne sont pas des marchandises : on ne doit pas pouvoir les vendre comme des « esclaves ». Seuls les actionnaires ont décidé. N’y a-t-il pas quelque chose d’indécent ?
Plus grave : personne ne s’offusque ; les syndicats ont eu des réactions plutôt molles ; Monsieur Thierry Renaudin, délégué CGT de Yoplait premier syndicat du Groupe, a déclaré « Nous sommes choqués par la décision de Sodiaal de diminuer sa part. Yoplait est une marque française et doit le rester. On attend des précisions ». Pas un mot sur le fait que les salariés n’aient pas été consultés .

On a banalisé cette dictature financière comme si elle était incontournable. Il est temps de nous réveiller, de prendre conscience que le capitalisme doit évoluer …





mardi 3 mai 2011

Droit d’ingérence ou Devoir d’assistance ?


On ne peut que se féliciter que la communauté internationale sous mandat de l’ONU et à l’initiative de la France intervienne pour empêcher que Kadhafi, sous prétexte de maîtriser la révolution, massacre son peuple.
C’est ce qu’on appelle le « Droit d’ingérence » ou que l’ONU appelle pudiquement la « Responsabilité de protéger ».
Dans le « Droit d’ingérence », on se donne le droit d’intervenir dans un conflit pour des raisons humanitaires, politiques ou économiques. Cela a été le cas en Irak, au Kosovo, en Afghanistan ou au Darfour.
Si l’on remplaçait le concept du « Droit d’ingérence » par le concept du « Devoir d’assistance », ce ne serait plus un droit mais une obligation pour la communauté internationale de porter assistance à ceux qui souffrent.

Au nom de la démocratie et des droits de l’homme les pays dits riches sont prompts à intervenir dans les conflits mais ont-ils le même zèle d’intervention dans les pays où la population souffre de la faim par manque de nourriture et de maladie par manque de médicaments ? Je pense que s’ils le faisaient les interventions aussi bien en Afghanistan qu’en Irak seraient beaucoup plus crédibles ; n’est-ce pas paradoxal qu’au nom des droits de l’homme on puisse intervenir en Libye et en même temps remettre en question l’accord de Schengen pour ne pas recevoir les réfugiés tunisiens entre autres ?

Mais là, nous nous heurtons à la logique du chacun pour soi et de l’égoïsme. Sommes-nous prêts à recevoir des étrangers ? Sommes-nous prêts à payer les matières premières à leur juste prix ? Un sondage nous dit que 80,5% des français trouvent le chocolat trop cher et seulement 19,5% trouve son prix normal (cf. question d’internautes dans Le Figaro du 25.04.2011). Même si la spéculation n’est pas étrangère à cette hausse, quand on sait que les principaux pays producteurs de chocolat sont des pays pauvres - Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Indonésie…- on devrait plutôt se réjouir ! Sommes-nous prêts à taxer les opérations financières - Taxe Tobin - pour dégager des ressources afin d’aider les populations en danger ? Sommes-nous prêts à revoir notre niveau de vie … ?

Le Devoir d’assistance devra être inscrit dans la refondation du capitalisme.





Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...