mardi 29 mars 2011

Et si on changeait les paroles de la Marseillaise ?


Pour intervenir régulièrement sur le thème de l’Ethique devant des étudiants je mesure le poids des mots et leur puissance : avec des mots, on peut tuer. Des mots tels que générosité, bonté, reconnaissance, Amour… font écho au meilleur de l’homme. Des mots tels que haine, vengeance, domination… font appel à son égoïsme.
Or notre hymne national nous parle de « sang impur », « égorger », « étendard sanglant », « aux armes »… qui réveillent en chacun de nous les instincts les plus agressifs. N’y a-t-il pas une contradiction entre une société qui a le souci de revenir à la morale et où l’on dénonce la violence dans l’économie et l’entreprise d’une part et cet hymne qui entretient la violence et nos instincts les plus belliqueux d’autre part ? C’est en partie cette réflexion qui a conduit Graeme ALLWRIGHT en collaboration avec Sylvie DIEN à proposer un changement des paroles de la Marseillaise 

« Pour tous les enfants de la terre
"Chantons amour et liberté.
« Contre toutes les haines et les guerres
« L’étendard d’espoir est levé,
« l’étendard de justice et de paix.
« Rassemblons nos forces, notre courage,
« Pour vaincre la misère et la peur.
« Que règne au fond de nos cœurs,
« L’amitié, la joie et le partage.

« La flamme qui nous éclaire
« Traverse les frontières.
« Partons, partons, amis, solidaires,
« Marchons vers la lumière.

Ces paroles sont belles ; elles ressemblent à la France, le pays des Droits de l’homme. On aurait plaisir et fierté à les chanter, sur la même musique que la Marseillaise actuelle, sans pour autant renier notre histoire, au contraire.
Le 27 février 2008, Sylvie DIEN, secrétaire de l’association « La Marseillaise de Greame ALLWRIGHT (MGA), a adressé au Président de la République Française une lettre dont voici le texte :

"Suite au projet de réforme de l’école primaire annoncée par Monsieur Xavier DARCOS, ministre de l’Education Nationale, pour la prochaine rentrée scolaire de septembre 2008, concernant en particulier l’apprentissage de l’hymne national français pour les enfants à partir du CP, nous venons solliciter par ce courrier votre attention et votre compréhension.
L’apprentissage de la Marseillaise et de son histoire sont devenus obligatoire à la rentrée 2005, comme le prévoyait la loi Fillon. Cependant, cette décision n’a pas - ou peu – été appliquée pour cette raison essentielle et peut-être décisive : le contenu de son texte.
Gilles MOINDROT secrétaire général du principal syndicat des professeurs des écoles et enseignants du Primaire (SNUIPP – FSU) avait noté qu’une « présentation sans aucune aide historique serait dangereuse » face à des paroles comme « sang impur », « bras vengeurs » ou « égorger ».
Et la réalité est bien qu’une grande majorité des enseignants du Primaire refusent l’idée de mettre dans la bouche, dans la tête et dans le cœur de leurs jeunes élèves ces paroles, aussi belliqueuses que sanguinaires.
Comme vous le savez, le titre original de ce texte est : « Chant de Guerre pour l’Armée du Rhin » ainsi nommé par son auteur ROUGET DE LISLE dans la nuit du 25 au 26 avril 1792 à la veille de cette terrible et épouvantable période de l’histoire de France : « La Terreur ».
En septembre 2005, le chanteur Greame ALLWRIGHT, bien connu depuis plus de 40 ans pour son authenticité, sa force de conviction, sa volonté d’utiliser les dons qu’il a reçus pour donner à son tour aux autres, sa ferveur et sa façon atypiques d’interpeller la conscience de chacun, s’émeut devant ces jeunes enfants qui chantent « qu’un sang impur abreuvent nos sillons » et décide de composer un autre texte qui symboliserait un appel à la Paix plutôt qu’une incitation à la guerre.
Et en effet, Monsieur le Président, ne serait-il pas enfin temps de remplacer ce chant de guerre qu’est la Marseillaise par un chant de paix ?
Sans chercher en aucune façon à dénigrer le travail de Monsieur ROUGET DE LISLE et avec tout le respect que nous lui devons, ne serait-il pas enfin temps de placer son texte dans les livres d’histoire des collèges, où des professeurs ayant fait des études appropriées pourraient expliquer cette période de l’histoire de France à leurs élèves ?
Ne serait-il pas temps de prôner l’Amour, la solidarité, la justice, l’espoir et la paix enfin, auprès de nos jeunes enfants qui seront les adultes de demain ?
Cela n’irait-il pas dans le sens de la réforme de Monsieur Xavier DARCOS qui demande le retour de la « morale » dans nos écoles primaires, cette théorie de l’action humaine qui a pour but le Bien, cet ensemble de règles de conduite considérées comme valable de façon absolue et que j’ai moi-même essayé de vivre pendant 25 ans avec mes jeunes élèves de 6 à 8 ans ?
Nous espérons que vous voudrez bien lire avec bienveillance le texte que nous joignons à ce courrier, chant pacifiste et humanitaire, écrit de la main de Greame.
D’autre part, nous sommes en pleine préparation d’un documentaire sur « La Marseillaise de ses origines à nos jours », documentaire qui sera diffusé sur France 2, avec l’aide de Gérard HOLTZ qui fait partie du comité de soutien de l’Association que nous avons créée à ce sujet en octobre 2005 et dont le site est : mga.asso.fr
Nous savons – vous vous êtes plusieurs fois exprimé très clairement sur ce sujet – que vous n’accepterez jamais la banalisation de la violence et de la peur.
Serez-vous, Monsieur le Président, celui qui osera et qui saura mettre un terme à toutes les tergiversations et tous les faux-fuyants dont la Marseillaise fait l’objet depuis tant d’années ?
D’autres pays ont changé les paroles de leur hymne national ou en ont adopté un récemment : Canada (1980), Chine (1982), Australie (1984), Allemagne (1990), Ethiopie (1992), Afrique du Sud (1994), Cap-Vert (1996), Japon (1999), Russie (2001), Biélorussie (2002), par décision prise par le gouvernement ou par référendum…
Avec l’espoir d’une réponse de votre part et peut-être d’une rencontre si vous le souhaitez, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l’expression de notre respectueux dévouement.
Fait à CHINON, le 27 février 2008, Sylvie DIEN
« Le jour où les politiques décideront de changer les paroles de la Marseillaise, ce sera un grand jour pour la France. » Greame ALLWRIGHT, octobre 2005.

Le Chef de Cabinet de Nicolas SARKOZY a répondu à cette lettre que ce changement n’était pas à l’ordre du jour ! Pourtant la modification des paroles de la Marseillaise participerait à la refondation du capitalisme qui passe par un changement des mentalités. Et cela commence par l’éducation ! Il est en effet navrant que notre hymne national appelle à la haine et à la vengeance au lieu de véhiculer des messages de solidarité et d’humanité. Je vous invite à signer cet appel.


















mardi 22 mars 2011

Pour ou contre le nucléaire ?


La catastrophe au Japon a réouvert le débat sur le bien-fondé de l’énergie nucléaire : faut-il fermer les centrales nucléaires et les remplacer par des énergies moins polluantes telles que le vent, le soleil, la biomasse… ? A priori, on est tenté de réponde « oui » sans hésitation.
Cependant, quand on sait qu’en France 75% de l’électricité est produite par les 58 réacteurs d’EDF et que pour compenser cette suppression il faudrait :


· plus de 11 000 éoliennes sur notre littoral pour remplacer le parc nucléaire ( et encore on serait loin du compte selon le chiffre fourni par un promoteur de l'éolien des turbines en mer qui tournent à pleine puissance seulement à 35% du temps : il faudrait donc fournir du courant autrement pour les 65% du temps restant. Cf. Fabrice Nodé-Langlois dans Le Figaro du 15mars 2011 "sortir du nucléaire, une idée irréaliste")

· une surface équivalente à 376 000 ha de panneaux photovoltaïques soit l'équivalent d'un département comme le Tarn et Garonne (cf. Dvid Pujadas dans son JT du 23 mars 2011) et que ces panneaux ont un rendement moindre en hiver et nul la nuit et dont on peut difficilement stocker l'électricité

· et que les énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole…) sont génératrices d’émissions de gaz à effet de serre (GES) qui, comme tout le monde le sait, participent au réchauffement de la Terre…

on se rend compte que la réponse n’est pas évidente !

De tous temps, l’homme a essayé de maîtriser la nature et les éléments, c’est dans l’ordre naturel des choses ; pourquoi aujourd’hui faudrait-il faire marche arrière et renoncer à ces progrès scientifiques dans tous les domaines (médecine, agriculture , transports, énergie…) ? Par manque de courage ? Je ne le pense pas. Serions-nous devenus frileux ? Je ne le pense pas non plus.
Il ne s’agit pas ici de sous-estimer le danger du nucléaire qui est une énergie hyper dangereuse mais de se donner les moyens d’arriver au risque zéro.
A-t-on remis en question l’aviation sous prétexte qu’elle est un transport dangereux ? Remet-on en question la voiture sous prétexte qu’en France elle faite 4 000 morts par an ? Les Américains ont-ils renoncé à conquérir la Lune alors qu’à l’évidence ce n’était pas un voyage tranquille ? Non !
Et, quoique j’ai beaucoup de sympathie pour tous les défenseurs de l’écologie, je pense sincèrement qu’ils perdent de leur crédit en proposant de faire l’impasse sur l’énergie nucléaire ; ils devraient garder leurs énergies pour d’autres combats plus importants et prioritaires à mener pour éradiquer la faim et la pauvreté dans le monde qui, elles, font 30 millions de mort par an.
Seulement, nous sommes beaucoup plus sensibles à une catastrophe nucléaire qui pourrait arriver chez nous qu’au fait qu’un enfant meurt de faim toutes les 6 secondes à cinq mille kilomètres de chez nous.




mardi 15 mars 2011

Quand l’argent fait perdre les pédales


Il n’y a pas que les patrons à qui l’argent peut faire perdre les pédales !
Dans Le Figaro des 10.12.10 et 12.02.11 Fabrice Amedeo dénonce les dysfonctionnements des Comités d’Entreprise de certaines grandes sociétés. Après le scandale du Comité Central d’Entreprise (CCE) d’EDF quatre autres Comités d’Entreprise sont sur la sellette : ceux de France Télécoms, d’Air France, de la SNCF et de la RATP. Ces deux derniers font l’objet d’une enquête de la Cour des Comptes et celui d’Air France est dans le collimateur de la Brigade Financière. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

France Télécoms : budget de 160 millions d’€ soit 3,7% de la masse salariale, 200 salariés au CE, résultat net en 2009 : perte de 5 millions d’€. Ce qui fait dire à Sébastien Crozier délégué CFE-CGC France Télécoms « les organisations syndicales ne savent pas gérer un budget prévisionnel. En 2009 on a frôlé la catastrophe et en 2010 on va avoir un tel excédent qu’on distribue des chèques vacances gratuitement aux salariés pour vider les comptes. L’excédent comme le déficit sont mauvais et soulignent une grande immaturité dans la gestion ».

La SNCF : budget de 92 millions d’€ soit 1,72% de la masse salariale, 980 salariés au CE, résultat équilibré en 2010. Un responsable syndical de la SNCF visé par l’enquête reconnaît qu’« il y a eu détournement, nous n’avons pas utilisé les fonds pour la formation de nos délégués syndicaux…mais nous nous en sommes servi pour le fonctionnement des syndicats». Récemment, à l’occasion des élections syndicales, le Comité Central d’Entreprise (CCE) a financé l’achat pour le compte de la CGT de 1939 panneaux publicitaires pour un montant de 300 000 €.

La RATP : budget de 83 millions d’€ soit 2,81 % de la masse salariale, 300 salariés au CE, résultat 2009 bénéficiaire de 1,54 million d’€. L’institution a fait l’objet d’un audit interne à la demande du Président Pierre Mongin. Il révèle que l’entreprise est très généreuse avec ses syndicats, très au-dessus du minimum légal défini par le droit du travail et met à jour des dérives : des heures réservées aux représentants du personnel passent allègrement de mains en mains et finissent parfois par profiter à certains salariés qui n’ont aucun mandat syndical. Olivier Cots, trésorier de Sud Rail à la RATP déclare que « les œuvres sociales et culturelles servent à ‘relever’ des militants CGT qui vont militer ».

Air France : budget de 93 millions d’€ soit 3,1% de la masse salariale, 1080 salariés au CE, perte de 14,5 millions en 2010. Selon la CFDT, sur les 42 millions d’€ de subventions versés par la Compagnie à son CCE, dix seulement sont redistribués au personnel d’Air France. Le reste est englouti en frais de fonctionnement, notamment pour l’emploi de 300 salariés ainsi que dans le versement de salaires confortables : plus de 20 000 € par mois pour chacun des deux Directeurs Généraux.

Quelle conclusion pouvons-nous tirer de ces quelques données ?
D’abord, n’y aurait-il pas comme un air de corruption de la part de ces entreprises qui dépassent allègrement l’obligation légale de versement au Comité d’Entreprise de 0,6 % des salaires ? N’est-ce pas une façon d’acheter les syndicats ?
Ensuite qu’il y a urgence à remettre de l’ordre dans le fonctionnement des Comité d’Entreprise.
Et enfin que la vertu n’est pas plus à droite qu’à gauche et que quelque part, nous sommes tous des « patrons » quand il s’agit d’enjeux financiers.
Enfin, cela devrait nous amener à davantage d’humilité dans nos jugements, à comprendre que nous avons tous à « balayer devant notre porte » et que le combat pour la refondation du capitalisme n’est pas un combat contre des personnes mais contre un système qui a dérivé.



 

mardi 8 mars 2011

Une autre lecture de l’affaire Molex

Le vendredi 28 janvier 2011, ARTE a programmé un documentaire intitulé « Les Molex, des gens debout ». Un reportage de José Alcala qui, trois ans après, faisait l’historique de cette affaire qui défraya la chronique en son temps (cf. billet n°20 ) .

Que peut-on retenir de ce reportage ?
283 salariés qui se battent jour et nuit pour sauver leur emploi. Des salariés qui ne comprennent rien à la décision de suppression de leur site alors que trois mois auparavant on les avait félicités pour la performance de leur entreprise qui avait fait 640 000 € de bénéfice en 2006/2007 et 1,2 million en 2007/2008. Dans ce petit village de Villemur/Tarn de 5000 habitants, cette décision d’arrêter l’usine MOLEX qui, depuis 1941, est spécialisée dans la connectique automobile fait l’effet d’une bombe. Tout le monde se mobilise pour sauver le site de MOLEX : le curé, le maire, le député. Les salariés montent à Paris pour manifester et rencontrer le ministre de l’industrie, Christian ESTROSI à l’époque. Cela remonte jusqu’au Président SARKOZY qui promet d’intervenir. Dans ce reportage de 1h30 on voit le drame de ces familles qui n’ont plus de salaire et se demandent comment elles vont pouvoir vivre demain. Les gens sont écoeurés devant le cynisme de MOLEX, entreprise américaine qui emploie trente mille personnes dans le monde et qui, sous prétexte d’améliorer sa rentabilité, n’hésite pas à mettre 300 personnes au chômage. Rien n’y fait pour infléchir leur décision. Même l’ordonnance du juge des référés qui ordonne à MOLEX de laisser les ouvriers reprendre leur travail ne les fait pas changer d’avis ; on voit les vigiles empêcher les personnes d’entrer. Finalement, en octobre 2009, après une bataille de plus d’un an, le fonds d’investissement HIG rachète le site MOLEX pour 1€ symbolique garantissant 15 emplois : une misère ! Ils sont aujourd’hui 45 à travailler sur le site. En 2010, MOLEX a fait des bénéfices record de 50 millions d’€. En mars 2010, Eric WOERTH, le Ministre du travail de l’époque, donne son accord pour le licenciement des délégués du personnel.

La conclusion est évidente : l’appétit des actionnaires est sans limites. Peu importe les hommes, peu importe les décisions de justice. Nous sommes dans la grande délinquance.

Voici la lecture que l’on peut faire aujourd’hui de cette malheureuse affaire, lecture sur laquelle on ne peut qu’être d’accord.
Mais à la vue de ce reportage il y en a peut-être une autre.
Au début, on entend le témoigne d’Olivier DEGAUQUE de SYNDEX (Société spécialisée dans l’accompagnement des comités d’entreprise pour l’analyse des enjeux économiques et financiers) ; cet expert nous dit qu’en 2004 MOLEX rachète l’entreprise connecteur SINCH au Groupe CNECMA (actuel SAFRAN, société dont l’Etat français a 30% d’actions) ; qu’à l’époque il avait rencontré les dirigeants de MOLEX et que ce rachat ne présentait aucun projet industriel, aucune perspective de développement, aucun plan d’investissement. Olivier DEGAUQUE rajoute même qu’un enfant de huit ans aurait pu le comprendre ! Devant ce rapport désastreux, le Comité d’entreprise et les délégués ont vite compris que cette vente ne devait pas se faire et ont tout de suite saisi les politiques (à l’époque François FILLON, Ministre de l’industrie). Il leur a été répondu qu’ils ne devaient pas être inquiets, que c’était une chance pour eux d’être adossés au numéro 2 mondial de la connectique.

Et si la source de tous ces problèmes était là ? Jamais François FILLON n’aurait dû donner son accord pour la vente de SYNCH à MOLEX et les salariés auraient dû pouvoir s’opposer à la vente de leur usine comme le leur conseillait l’expert de SYNDEX. Possibilité prévue dans le cadre de la démocratie dans l’entreprise (cf. billet n°91 objection n° 18). Cette lecture différente met en lumière l’urgence de changer les règles du jeu dans l’entreprise et de donner aux salariés le pouvoir de s’opposer à des stratégies uniquement dictées par des considérations financières.







mardi 1 mars 2011

Quand tout le monde est perdant


Le récent conflit des dockers est exemplaire des conséquences désastreuses d’un manque de dialogue et d’implication des salariés et syndicats dans le management d’une entreprise.
Suivant notre sensibilité politique on aura une vision différente du conflit et on attribuera les torts aux uns ou aux autres.

Pour les patrons, les principaux responsables de ce conflit sont les syndicats - et en particulier la CGT - qui provoquent des mouvements de grèves à répétition. Malgré d’excellentes conditions de travail la règle dite du « fini-parti » fait que les conducteurs d’engins travaillent en moyenne 14h par semaine à Fos/Mer et 12h par semaine à Marseille alors qu’ils peuvent gagner, bakchichs compris, entre 3500 € et 4500 € nets par mois. De plus, la CGT s’oppose à toute adaptation de l’effectif (en un mot à tout licenciement) en cas de baisse d’activité et qui plus est elle a une main mise sur l’embauche des salariés pour lesquels la carte CGT devient presque obligatoire. François Chérèque leader de la CFDT en « rajoute une couche » en affirmant que « depuis la libération nous sommes dans un syndicalisme unique où ce sont les syndicats qui font l’embauche - à savoir la CGT (…) Au moment où il faut faire évoluer vous avez un corporatisme qui met en difficulté les bassins économiques » cf. Le Figaro économie du 07.02.2011.

Pour la CGT, « il n’y a pas photo » : elle réclame l’application d’un accord permettant un départ anticipé de quatre ans avant la date légale de départ en retraite ; mais la récente réforme des retraites rend caduc cet accord.

Résultat : le port de Marseille qui était le deuxième port européen dans les années 80 rétrograde en cinquième position derrière Rotterdam, Anvers, Hambourg et Amsterdam. Et en termes de productivité, seuls les ports italiens de Spezia et Gênes connaissent une rentabilité inférieure. Ce manque de fiabilité des ports français fait que beaucoup d’armateurs préfèrent faire escale à Bilbao, Amsterdam ou Rotterdam. Et cette baisse d’activité limite la création d’emplois.

Et si le principal responsable était ce rapport déséquilibré dans l’entreprise entre les salariés et les actionnaires qui fait que nous avons deux adversaires alors que nous devrions avoir deux partenaires ? Là encore, la démonstration est faite qu’il est urgent de réformer l’entreprise et d’y mettre en place une relation égale de droit et de devoir entre ses deux partenaires principaux : les salariés et les actionnaires.







Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...