vendredi 26 juin 2009

La Pub : un outil à utiliser avec modération



La pub est emblématique et indissociable du système économique libéral ; elle est le meilleur et le pire. Elle permet d’informer, elle permet de promouvoir un produit, un service, elle permet d’abaisser les prix de revient en favorisant la consommation de masse ; enfin, elle participe à la qualité de notre vie ; peut-on imaginer une ville sans pub ? Aurions-nous accès à toutes ces manifestations sportives ou artistiques sans le sponsoring de la pub ? Même les plus « intégristes » qui sont contre la pub, savent avoir recours à elle pour faire passer leurs idées et informer sur leur action ! Donc, pas question de revenir sur la pub : elle a depuis longtemps prouvé son utilité et ses bienfaits.

Mais, utilisée sans modération, la pub peut devenir le pire.
La pub devient le pire en créant des besoins inutiles et en favorisant la surconsommation : si tout le monde vivait comme les américains, il faudrait que la planète soit huit fois plus grande et si tout le monde vivait comme les européens, il faudrait qu’elle soit cinq fois plus grande ; n’y a-t-il pas un paradoxe chez ceux qui à la fois se veulent défenseurs de l’environnement et adhèrent à un système qui favorise la consommation ? Aujourd’hui, ne faudrait-il pas avoir le courage de parler de décroissance ou de croissance durable ?
La pub devient le pire lorsqu’elle renchérit inutilement les coûts : le budget publicité pour une lessive, pour un médicament ou pour un parfum… peut représenter jusqu’à 50% du coût d’un produit.
La pub peut être néfaste lorsqu’elle développe nos instincts les plus primaires : il suffit de voir la publicité sur le café qui fait appel essentiellement à l’émotion empreinte de sensualité…
La pub est aussi le pire lorsqu’elle prend une place trop importante dans notre vie au quotidien : on a récemment autorisé TF1 a augmenter ses pages de pub ; aux Etats-Unis, il est courant qu’un film soit coupé trois ou quatre fois par la pub.
La pub est polluante lorsqu’il y a inflation de panneaux dans un paysage.
Elle est aussi envahissante dans les media : certains journaux lui consacrent la moitié de leurs pages.
La pub est le pire parce qu’elle favorise l’hégémonie du plus fort : seul les « gros » peuvent avoir accès à la pub ; et dans cette logique du plus fort, ils peuvent imposer leurs produits et leurs services même s’ils ne sont pas toujours les meilleurs…
Enfin la pub est le pire parce que son moteur est la manipulation via la mode qui devient une tyrannie ; et même si beaucoup de lois luttent contre la publicité mensongère les publicitaires sont suffisamment malins et subtiles pour les contourner…

Certains diront quand-même que, grâce à la publicité, des millions de personnes ont un emploi ; c’est vrai ! Mais sont-ils pour autant productifs ? Pour l’entreprise qui les emploie, cela ne fait aucun doute ; mais sont-ils productifs pour notre Société ? Et là, je voudrais faire un parallèle : on peut créer des millions d’emplois avec de nouveaux fonctionnaires mais cela favorisera-t-il pour autant l’enrichissement de l’Etat ?
On a récemment permis des pages de pub télévisées pour la grande distribution : en quoi cela est-il utile pour notre Société ? Par contre, cela est fort utile pour chaque enseigne. Et si tous ces budgets consacrés à la pub l’étaient à la Recherche, à l’Education, à l’amélioration des conditions de travail, à l’abaissement des coûts de revient, à la protection de l’environnement…ne serions-nous pas davantage dans l’intérêt général que dans l’intérêt particulier ? Sans parler du potentiel d’emplois nouveaux que cela génèrerait !

Alors, puisque le thème de ce blog est la refondation du capitalisme, il n’y a rien de déplacé à faire des propositions pour un mode de publicité utile et dans l’intérêt général.
Pourquoi ne pas interdire la publicité sur les produits alimentaires (sauf sur le point de vente bien entendu !) ? Imagine-ton les sommes colossales qui pourraient être économisées et utilisées à des fins plus utiles ? Ne pourrait-on pas imaginer de limiter en pourcentage le budget attribué à la pub en fonction des secteurs d’activité ? Cela peut paraître utopique mais la pub sur le tabac et l’alcool a bien été interdite… même si elle est souvent contournée, la loi n’étant pas assez sévère.
En Suède, la publicité destinée aux produits pour les enfants est prohibée.

Voilà des pistes intéressantes pour la refondation du capitalisme ! mais elle vont à l’encontre des intérêts égoïstes de tous ceux qui sont aux commandes des manettes des affaires …et de la pub.


mardi 9 juin 2009

La société de consommation : piège à guêpes


En vacances, j’ai souvent l’occasion de voir fonctionner un piège à guêpes.
Cet instrument se présente comme un bocal suspendu à l’envers dont l’orifice a une forme d’entonnoir évasé. Les guêpes rentrent attirées par l’appât (qui peut être de la viande ou un produit sucré) et une fois à l’intérieur, il leur est impossible de retrouver la sortie. Prisonnières, elles sont amassées les unes sur les autres et se battent jusqu’à en mourir pour manger l’appât. Alors qu’en fait, elles étaient entièrement libres avant d’entrer dans ce piège ; la nature leur offrait tout ce dont elles avaient besoin ; mais guidées par leur avidité elles se sont laissé prendre au piège.
Je trouve qu’un piège à guêpes est tout à fait symbolique de notre société.
Le piège, c’est notre société de consommation, l’appât ce sont les offres permanentes pour plus de sécurité, de gain, de confort, de loisirs… avec tout ce que cela véhicule de valeurs superficielles : la réussite matérielle, la mode, l’apparence…
Les abeilles, c’est nous, prisonniers que nous sommes de notre besoin d’avoir, de pouvoir, de gagner, de paraître, en un mot de notre égoïsme. A partir de là, pas plus que les abeilles, nous ne trouvons la sortie ! Qui acceptera de réduire son niveau de vie pour plus de solidarité ? Qui acceptera de limiter ses déplacements (voiture, avion…) pour diminuer la pollution ? Qui acceptera de payer plus d’impôts pour aider les pays pauvres ? Qui ne succombera pas au charme de la mode ? Qui acceptera de remettre en question notre société de consommation qui répond à notre besoin d’avoir ? Par notre aveuglement nous sommes les propres artisans de notre piège. Alors que nous avons tout pour être heureux : la famille, les amis, la nature, les progrès de la science et en particulier de la médecine…
Les hommes politiques ont bien compris notre incapacité à vivre autre chose et leurs messages sont essentiellement basés sur le croissance, le plein emploi, la protection. Le piège est bien ficelé et entretenu en permanence par la publicité et la plupart des médias.
Une minorité cependant a conscience de ce piège ; on les appelle les « gauchistes », les alter mondialistes… Mais leur réponse est souvent sectaire, extrémiste et partisane …
Alors faut-il en déduire que nous sommes dans une société décadente comme l’ont été en leur temps les égyptiens, les grecs, les romains ? Dans les moments de pessimisme, je ne suis pas loin de le penser…

jeudi 4 juin 2009

Gouvernance d'entreprise ou imposture ?


Gouvernance d’entreprise ou imposture ?

La Gouvernance d’entreprise a un lien direct avec la RSE (Responsabilité Sociétale de l’Entreprise) qui découle elle-même de la philosophie du Développement Durable (la RSE a été a l’ordre du jour du sommet de la Terre à Johannesburg en 2002).
La Gouvernance d’entreprise est la prise en compte par la direction dans ses décisions de sa responsabilité sociétale et par là-même de ses devoirs vis à vis de toutes les parties prenantes de l’entreprise (cf. schéma).
Cette nouvelle forme de gestion serait plutôt sympa si elle n’était pas entachée d’imposture.
Pour mieux comprendre imaginons qu’à la finale de la dernière coupe du monde de rugby entre l’Angleterre et l’Afrique du Sud, au dernier moment, l’ arbitre ait un accident. Impossible de trouver un arbitre et pourtant il faut faire jouer cette finale ! Quelqu’un a une idée géniale : pas de problème : il y a des gens qui connaissent parfaitement les règles du jeu, ce sont les joueurs ! Prenons un joueur remplaçant, anglais ou africain, pour faire l’arbitre ! Cela sera-t-il possible ? Bien sûr que non ! Pourquoi ? Parce qu’il ne pourra pas être impartial ou alors il lui faudra faire preuve de beaucoup d’éthique !
C’est pourtant une anomalie que nous vivons couramment dans l’entreprise dont une partie prenante est à la fois juge et partie ; je veux parler des actionnaires auxquels la direction est totalement soumise et qui défendent avant tout leurs intérêts… Ne cherchons pas plus loin les causes des bonus faramineux, des licenciements et délocalisations abusifs….
Créons donc les conditions pour que la direction d’une entreprise reflète un juste équilibre entre le rapport des forces de toutes les parties prenantes.
L’élection du PDG par les salariés et les actionnaires n’est-elle pas une excellente réponse ? Un patron qui devrait rendre des comptes à ses salariés n’aurait-il pas du mal a justifier des rémunérations exorbitantes ou des prises de décisions uniquement dans l’intérêt des actionnaires… ?
Klaus Schwab, fondateur et président du forum de Davos, ne dit-il pas dans le Figaro du 13 novembre 08 la même chose à travers cette réflexion que lui inspire la crise actuelle « j’espère que l’adoption volontaire d’une philosophie des affaires basée sur le principe à long terme du stakeholder (partie prenante) plutôt que sur le principe unilatéral et orienté à court terme du shareholder (actionnaire) sera un des résultats positifs de cette crise » ?

Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...