mercredi 27 mai 2009

Erreur sur la finalité de l’entreprise

Nous sommes tous concernés par l’entreprise comme client, comme salarié, comme actionnaire... Cette structure omniprésente dans l’organisation de notre société est souvent méconnue. Rarement nous avons l’occasion de nous demander « à quoi sert l’entreprise, quelle est sa finalité ? ». Lorsque nous nous posons cette question la réponse est immédiate : la finalité de l’entreprise, c’est de gagner de l’argent ! Cette mentalisation a certainement une grande part dans les dysfonctionnements de notre société : la fracture sociale, l’exclusion, le fossé Nord-Sud, le réchauffement de la Planète, l’éradication des espèces…
Pourquoi ? Quel est le rapport entre cette mentalisation et les dysfonctionnements ? Je répondrai à cette question par une autre question : une personne mange-telle la même chose si elle vit pour manger ou si elle mange pour vivre ? Certainement non ! Parce que la finalité n’est pas la même. La destination de nos vacances sera-t-elle identique selon que notre but est de faire du sport, de découvrir des pays ou de nous reposer ?
A travers ces deux exemples nous voyons bien que la façon de renseigner notre cerveau influence notre fonctionnement. Et un chef d’entreprise n’aura pas le même management si dans son esprit la finalité de l’entreprise est financière ou sociétale : dans le premier cas il privilégiera la rentabilité faisant de l’homme un moyen et dans le deuxième cas il privilégiera le sociétal faisant de l’homme une fin en soi et de l’argent seulement un moyen : l’homme n’est pas fait pour l’entreprise, c’est l’entreprise qui est faite pour l’homme !
Pour mieux comprendre, prenons un peu de recul : quelles sont les vocations de l’entreprise ?
Répondre aux attentes et aux besoins de ses clients, fédérer des hommes, optimiser des compétences, innover, créer des richesses (dividendes, salaires, impôts…), participer à la bonne organisation de la société : dans ces vocations je ne vois aucune finalité financière !
Alors, pourquoi cette fausse perception ?
J’ai mon idée. N’y aurait-il pas confusion entre les motivations que l’on a pour créer une entreprise et celles que l’on devrait avoir pour la gérer ? Lorsque j’ai créé l’entreprise Benoit ma motivation était bassement matérielle (me verser un salaire, me constituer un capital …) mais lorsque j’ai été patron j’ai essayé - sans toujours y parvenir - d’oublier ces deux « casquettes » et de me rappeler que j’avais une responsabilité vis à vis de toutes les parties prenantes de l’entreprise – à commencer par les salariés - sans privilégier mes intérêts personnels.
Mais comme dans toutes les Ecoles de Commerce et d’Ingénieurs – et je suis bien placé pour le savoir – les futurs dirigeants sont « formatés » dans l’idée que la finalité d’une entreprise est avant tout financière, ne nous étonnons pas des dérapages du système : bonus faramineux, entorses au respect de l’environnement, licenciements et délocalisations abusifs, écarts de salaires grandissants, pauvreté, exclusion, discrimination…
Je conclurai par ce commentaire de Klaus Schwab, fondateur et président du Forum économique mondial de Davos « ce dont nous avons besoin pour l’avenir, c’est d’une philosophie de management basée sur une éthique professionnelle et non sur la recherche du profit maximum » (cf. Figaro du 13.11.08).
Une partie de la réponse est dans un enseignement différent du management.

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Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...